AUDIO 2000

PERS #
NAN 0.0317.44

LE CENTRE AUDITIF DU FUTUR.

Réalisé en colaboration avec Bérangère Villatte, audioprothésiste, ce projet prend part à un concours organisé par L’Ouïe Magazine et Audio 2000 ayant pour objectif une réflexion autour du centre auditif du futur. Lauréat du concours le projet cherche à reprogrammer, redimensionner, transformer le concept de centre auditif actuel pour améliorer le bien-être du patient et des audioprothésistes.

Nous avons imaginé un projet initiant une interactivité entre le patient, l’audioprothésiste et l’assistante. A des fins de confort, nous avons repensé les lieux d’attente et de déplacement. A des fins distractives et scientifiques, une nouvelle forme d’examen a été travaillée.

Un centre d’audioprothèse devrait être composé d’un lieu d’attente, et de confort, mêlé à de l’interactivité de l’instructif. Les patients doivent avant tout se sentir acteur de leur prise en charge, et c’est pour cela qu’une attente instructive et interactive devrait être mise en place.​

​L’ACCUEIL :

L’accueil est le premier lieu de rendez-vous des patients. Nous avons, dans une optique toujours très épurée, imaginé un espace central avec un comptoir où les patients, y compris PMR, Personnes à Mobilité Réduite, s’y rendraient instinctivement.

Le comptoir se compose alors d’une partie haute, pour tous renseignements, prises de rendez-vous, achats d’accessoires (piles, produits d’entretiens), assurés par une assistante sur place. De l’autre côté du comptoir, une partie basse, invitant l’accès au personnes à mobilité réduite. Enfin, à une extrémité plus confinée, un lieu prévu pour les facturations d’appareillage.

LES ESPACES D’ATTENTES :

Enfants

Selon la stratégie de prise en charge, les rendez-vous peuvent durer plus ou moins longtemps. C’est alors que nous avons repensé les divers espaces d’attente, afin de distraire, activement, nos patients.

Plusieurs salles d’attentes sont à leur disposition : une salle d’attente « enfants », avec un écran diffusant une vidéo adaptée à l’âge du patient. Egalement, des jouets non sonores sont mis à leur disposition.

A l’entrée de cette salle spécifique enfants, nous avons pensé à y entreposer une tablette permettant aux parents d’introduire l’âge de l’enfant. Une vidéo adaptée à son âge serait alors diffusée sur l’écran. Si un autre jeune patient, plus âgé, attend alors dans cette même salle d’attente, en saisissant son âge également, une vidéo pouvant être adaptée à tous enfants, plus universelle, sera alors jouée s’il souhaite également regarder la télévision.

Les jouets proposés seraient non sonores, pour éviter de nuire à l’attente des autres patients adultes, pouvant être également hyperacousiques.

Adultes

Un paravent délimiterait les deux salles d’attentes. Afin d’avoir un confort sonore, les salles d’attentes enfants et adultes sont séparées. Les patients de cette salle d’attente pourraient s’installer sur des fauteuils munis de tablettes tactiles interactives permettant l’accès à internet et/ou à des vidéos d’apprentissage. Le but est d’apporter un aspect didactique aux moments d’attente.

LA SALLE DE SIMULATION :

Le point fort de ce projet est la « salle de simulation ». Nous avons alors imaginé une salle, accessible pendant les moments d’attente, où le patient expérimenterait divers environnements sonores. Il serait pertinent de proposer l’accès à cette salle au cours du premier rendez-vous d’appareillage, afin de pouvoir mieux cerner les problématiques du patient.

Dans cette salle, plusieurs vidéos accompagnées de l’environnement sonore correspondant sont diffusées pendant quelques secondes (par exemple, 30 secondes par simulation). Le patient entrerait dans cette salle, choisirait la durée de la simulation (2’, 5’, etc.), et des vidéos types des quotidiens difficiles ou agréables seraient diffusés (situation de cocktail party, restaurant, mer, vent, etc.). Le patient serait alors en situation et pourrait clairement identifier les différentes situations qui seraient le plus gênantes pour lui. Pour aller plus loin, il serait possible d’y placer un casque électroencéphalographique afin de pouvoir mesurer l’activité cérébrale du patient pendant ces diverses situations, et ainsi, objectivement, en déduire celle qui est la plus gênante et celle qui mériterait la prose en charge prothétique la plus importante.

UNE SALLE DE SIMULATION POUR OPTIMISER LE TEMPS D’ATTENTE ET DES ESPACES DEDIES AUX ENFANTS.

« Avec son camarade Valentin ROCHARD, Bérangère VILLATTE a imaginé un espace pluripersonnel pensé pour le confort du patient, de l’audioprothésiste et de son assistant(e), et fluidifiant les relations entre eux. Une vitrine interactive dynamiserait l’image du laboratoire en attirant l’attention des passants. Les patients, invités à être acteurs de leur appareillage, disposeraient de trois espaces d’attente : une salle dédiée aux enfants avec des vidéos ludiques et instructives ; une salle pour les adultes dotée d’écrans diffusant des contenus pédagogiques, de bornes fournisseurs et mettant à disposition différents questionnaires (COSI, THI, THA, etc) ; et une salle de simulation avec quatre « mur-écrans » (voir photo en bas à droite) plongeant le malentendant dans des scènes de la vie quotidienne (restaurant, plage ventée, musique…). Via une tablette, le patient indiquerait son niveau de gêne dans chacune de ces situations, ce qui permettrait à l’audio de bien cibler les difficultés du malentendant. Ce centre intègrerait aussi deux cabines d’audiométrie. La cabine enfant présenterait un écran type auditorium sur 180° avec des haut-parleurs : dans le cadre d’un conditionnement lors de tests, l’enfant pourrait se tourner en fonction de la provenance du son puis être récompensé par une vidéo. Dans la cabine adulte, un unique écran incurvé permettrait d’entreposer deux pages, les tests audiométries et les réglages fabricants. Elle serait munie d’un auditorium amovible (comme un cercle mobile descendant autour de la tête du patient) pouvant s’adapter à toutes les cabines. Dans l’atelier volontairement épuré (rangement dans le mur, tiroirs automatiques…), un écran tactile incurvé à 90° laisserait disponibles les fiches techniques des appareils et permettrait la commande directe des aides auditives et des accessoires. Les embouts sur-mesure y seraient fabriqués par une imprimante 3D à partir d’empreintes prises via un scan du conduit auditif externe. Pour la gestion et l’administration, une salle placée entre les cabines, l’atelier et l’accueil permettrait d’archiver les dossiers en garantissant les confidentialité. Enfin, dans l’idéal, ce laboratoire comporterait une salle de détente/ repas avec un accès direct vers l’extérieur.  »

 

L’OUÏE MAGAZINE N°75 / MARS 2017 / page 45